Stratégie Nationale des Aires Protégées

Considéré toujours comme un pays dont la nature est attrayante et variée, le Maroc qui recèle une diversité biologique de grande valeur, a depuis les années trente élaboré une législation sur les parcs nationaux, améliorant ainsi son arsenal juridique relatif à la conservation et à l'exploitation des forêts. Il a été à l'avant garde également en créant respectivement dès 1942 et 1950 des parcs nationaux de Toubkal et de Tazekka, et en appliquant les dispositions législatives et réglementaires sur la chasse et la pêche dans les eaux continentales. Cependant, avec le développement économique et social, la régression des massifs forestiers, des zones humides, des écosystèmes naturels en général et l'extinction rapide de nombreuses espèces de faune et de flore, notre patrimoine biologique est de plus en plus menacé. Il est donc nécessaire d'en préserver des échantillons représentatifs et susceptibles de perpétuer cette biodiversité pour les générations présentes et futures. Toutefois, il serait illusoire d'envisager un tel objectif sons l'association des populations rurales concernées dans leur mode de vie quotidien par l'utilisation des ressources naturelles. C'est précisément pour concilier la conservation in-situ de la biodiversité avec une utilisation rationnelle des ressources naturelles que le Département des Eaux et Forêts ait élaboré une étude nationale pour "la définition d'un réseau d'aires protégées et l'élaboration des plans d'aménagement et de gestion des parcs nationaux du Maroc". L'ensemble des divers milieux naturels constituant la grande diversité du patrimoine marocain ont été pris en compte au sein du réseau de SIBE, et les plus beaux et les plus dynamiques de ceux-ci constituent l'armature même du dispositif prioritaire. Grâce à cette diversité, le réseau marocain d'Aires protégées comme proposé par l'étude atteint un niveau de qualité tout à fait exceptionnel. Au niveau des écosystème, tous les types d'écosystèmes naturels marocains (39) sont retenus dans ce réseau et 85% d'entre eux sont représentés dans les Parcs Nationaux et naturels.

  • Les 30 écosystèmes sélectionnés comme prioritaires sont représentés par 73,6% du réseau général de SIBE et 71% des parcs nationaux et naturels ;
  • Les 12 écosystèmes les plus dégradé du Maroc figurent parmi 24,5% des SIBEdu réseau général et 17% des parcs nationaux et naturels ;
  • Les 18 premiers écosystèmes marocains sélectionnées comme offrant le plus de qualité (dont la qualité socio-économique) sont couverts par près 50% du réseau général de SIBE et 46% de celui des parcs nationaux et naturels.

Afin de dégager une stratégie pour le réseau national d'Aires protégées du Maroc, trois niveaux de priorité ont été définis. Leur discrimination s'appuie sur les échéances de temps jugées maximales pour mettre en place le statut de protection et les modes de gestion, avant que les seuils de dégradation ne soient trop élevés, et compromettent donc la conservation du site.

  • Priorité 1 :  le SIBE doit être rapidement placé sous un statut de protection au plus avant 5 une échéance de 5 ans. Les SIBE de priorité 1 constituent un total de 51 unités spéciale "parc" et "réserve" créés ou à créer.
  • Priorité 2 : le SIBE devra bénéficier d'un statut de protection au plus avant une échéance de huit ans. Les SIBE de priorité 2 constituent un total de 44 unités spéciales crées ou à créer.
  • Priorité 3 : le SIBE devra bénéficier d'un statut de protection à terme, qui peut intervenir après une échéance de six ans, si la conjonction ne permet pas de procéder plutôt à sa classification. Les SIBE de priorité 3 constituent un total de 59 unité spéciales créer ou à créer.

Quant au mode de gestion de ces aires protégées, divers types ont été adoptés dont :

Parcs National et Naturel

Le mode de Gestion s'appuie prioritairement sur trois grands axes :

  • Une définition claire des objectifs de protection conservation des qualités bio-écologiques des milieux.
  • La mise en place d'un dispositif d'aménagement et de gestion fondé sur le système de la zonation par objectif.
  • La création de rapport de partenariat, plus ou moins contractualisé avec les usagers et exploitants.

Réserve Naturelle

Le dispositif de gestion y est moins important que pour un parc national, mais relève des mêmes règles, avec pour variante une plus grande implication des impératifs de protection des milieux. Dans certains cas une zone interne est délimitée comme zone de protection quasi intégrale. La gestion de ce type de SIBE, devra s'établir en fonction du degré d'activité locale exercée à l'encontre des ressources naturelles, en cherchant à rationaliser celle-ci à travers des pratiques déjà testées dans le cadre des Parcs (mise en défens spéciale et temporelle, définition de quotas, organisation des usagers, valorisation écotouristique).

Objectifs globaux de la stratégie Les aspects relevant de la protection et de la gestion patrimoniale des milieux naturels,, peuvent être liés à plusieurs objectifs d'ordre général, concernant le Maroc et même la planète si l'on se réfère aux systèmes écologique globaux et aux dernières décisions internationales dont :

  • Assumer la responsabilité internationale en manière du maintien de la biodiversité globale.
  • Garantir le bon fonctionnement du cycle écologique général de l'eau pour l'ensemble du pays.
  • Maintenir la productivité des principaux Ecosystèmes.
  • La mise en place d'un réseau de Parc de Réserves constitue une des réponses utiles qui puisse satisfaire les objectifs globaux évoqués ci-dessus.

Objectifs sectoriels :

  • Assurer une protection urgente des Ecosystème les plus dégradés.
  • Mettre en place un suivi et une gestion conservatrice des Ecosystème les plus importants pour le Maroc.
  • Ralentir et stabiliser les processus de dégradation au sein des sites forestiers montagnards, des zones humides et littorales.
  • Organiser au niveau national la sauvegarde du patrimoine phylogénétique.
  • Lutter efficacement contre la disposition des richesses faunistiques, en particuliers pour les grand mammifères et les rapaces.
  • Mettre en ouvre sur les sites appropriés une véritable gestion patrimoniale des ressources naturelles tel que définit par les plans de gestion des parcs nationaux et naturels de l'étude.
  • Garantir une formation solide en écologie et gestion des aires protégées, des agents techniques et ingénieurs relevant de cette attribution.
  • Mobiliser des agents technique responsables des administrations concernées par l'environnement, les élus locaux et les autorités, les représentants et les usagers, sur la nécessité de gérer rationnellement le patrimoine naturel marocain.
  • Appuyer l'effort éducatif national pas une sensibilisation aux problèmes de la conservation de la nature.
  • Soutenir les initiatives privées et associatives liées à la protection de la nature.